LES COOPÉRATIVES MOTEURS DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
Fait unique en Europe, l’année 2012 a vu le nombre de coopératives énergétiques doubler en Allemagne, qui amorce ainsi sa sortie du nucléaire. Dans cette ville aux alentours de Franckfurt par exemple, c’est dans son domaine forestier que le parc à éoliennes est sur le point de voir le jour, chacune devant fournir 6,5 millions de kw/h par an. C’est une coopérative énergétique régionale, jusqu’alors concentrée sur la photovoltaïque, qui s’en charge. Elle y voitun intérêt financier, cet investissement lui assurant grâce à la loi EEG une grande stabilité financière, et leur permet d’autre part de s’assurer que la production et la consommation d’énergie restent dans sa région. Cette coopérative fait partie d’un mouvement qui prend de plus en plus d’ampleur. La Fédération allemande des coopératives comptabilise 800 coopératives énergétiques sur les 7 500 que compte le pays, un chiffre en hausse de 50% en 2012. Quelques 130 000 membres ont déjà investi 1,2 milliards d’euros dans des installations produisant annuellement 580 millions de kw/h d’énergie verte. Et ils financent les installations à 50% avec leurs fonds propres : les particuliers (dont les agriculteurs) détiennent 46% des installations produisant de l’énergie issue des nouvelles énergies, contre…5% seulement pour les quatre oligopoles réunies. La structure, le mode de fonctionnement démocratique, et le succès économique des coopératives expliquent leur boom actuel. Et elles sont absolument essentielles au bon développement des énergies renouvelables dans le pays parce qu’elles en augmentent l’acceptabilité auprès des citoyens : la construction de parcs à éoliennes ne fait en effet pas l’unanimité chez les habitants, mais, dès lors qu’ils peuvent participer financièrement à un projet régional et qu’ils en retirent des bénéfices, ces projets deviennent attractifs et ne sont plus la cause de contentieux…Et s’il a fallu couper des arbres pour planter les oliennes, la gestion forestière y gagne aussi, puisque les revenus générés par le parc à éoliennes permettront enfin d’assurer le bon entretien de la forêt sans devoir couper et vendre du bois pour compenser le manque d’argent.
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