QUAND L’AUDIT DEVIENT PLAISANT
Comment utiliser l’audit, tâche a priori plutôt peu gratifiante, pour créer de la transversalité entre les services, entre les catégories de fonctionnaires et favoriser le brassage des idées et l’émergence d’une culture commune ?Serge Guillemin, directeur qualité de la ville de Besançon, a tenté l’expérience. En 2005, il ouvre la fonction d’auditeur interne à toute personne volontaire dans son administration et lance une grande campagne de recrutement. Il forme ensuite ces volontaires à une méthode d’audit tournée vers l’amélioration continue et la bienveillance plutôt que vers le contrôle et la sanction : l’écoute et le regard extérieur est en lui-même utile et force de proposition pour le service audité, au-delà des connaissances préalables, des indicateurs de performance ou des différentes normes ISO. Aujourd’hui, il y a 70 agents volontaires, dont 50% de catégorie A, 25% de catégorie B et 25% de catégorie C , qui ont environ trois missions d’audit de services par an, à raison d’un jour de travail par audit, rapport compris.L’expérience est même allée au-delà de l’administration seule puisque Besançon a développé l’audit croisé inter-organisation (95 entreprises / organisations / administrations s’auditent mutuellement les uns les autres). Parmi les retombées positives, on peut citer le fait que l’audit est désacralisé car porté et compris par une communauté transverse au sein de l’administration. Mais surtout, au bout de huit ans de programme, le recours aux consultants externes baisse dans l’administration… avec l’économie de coûts que cela implique. Et les audits permettent de découvrir d’autres manières de faire et de brasser les idées. Enfin, comble de la transgression, cette communauté de d’auditeurs volontaires se retrouve pendant deux jours intenses de séminaire une fois par an pour produire des documents pédagogiques (guide, jeu…) et capitaliser les expériences.
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