VERS UNE REDÉFINITION DES LIENS ENTRE BANQUE ET MAFIA AU JAPON ?
A l’automne, la moitié du Japon se passionnait pour le feuilleton TV « Hanzawa Naoki », une histoire de scandale dans une grande banque. Alors qu’approche l’hiver, les grands établissements bancaires du pays sont sous le coup d’enquêtes administratives pour cas avérés et soupçons de prêts à la mafia nippone… Tout débuta en septembre, quand le gendarme des finances somma la mégabanque japonaise Mizuho de cesser de consentir des crédits à des « forces antisociales », un euphémisme qui désigne les yakuzas, au motif qu’aucune disposition efficace n’a été prise pour mettre fin aux transactions avec les forces antisociales, plus de deux ans après qu’ait été appris et prouvé l’octroi de quelque 230 prêts pour un total de 200 millions de yens (1,5 million d’euros) à plusieurs d’entre elles. Les faits reconnus, ça a été au tour de la banque Shinsei, qui, elle a choisi de confesser qu’elle avait encore quelques créances en cours avec les yakuzas, un nombre assez petit pour qu’on ne lui en tienne guère rigueur. Idem quelques jours plus tard pour une entité de crédit du géant Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG), et enfin un peu plus tard pour Sumitomo Mitsui. Si les liens des banques avec la pègre sont anciens, et rentables pour les banques, la répression, elle, n’a pas plus de deux décennies. Mais elle s’entête tout de même, cherchant par exemple à savoir si la banque est solidement engagée à rompre complètement les liens avec les syndicats du crime via une réforme du fonctionnement de ses activités commerciales… et amenant par là à ne plus penser si évidents ces types de liens.
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