FACE À LA CRISE, L’ESPAGNE REDÉCOUVRE L’AUTOGESTION
Avec la situation de crise financière et économique, la fermeture d’entreprises et les licenciements se sont succédé – et continuent à se succéder – laissant une traînée de chômeurs. Dans ce contexte, parler, et faire, de la résistance et de l’autogestion est devenu possible, alors qu’il y a à peine cinq ou six ans, parler d’entreprises récupérées ou de coopérativisme en Espagne aurait été manier des concepts non seulement marginaux mais aussi profondément éloignés des intérêts et expériences de la grande majorité de la population. Depuis le début de la crise, près de 40 entreprises ont ainsi été récupérées par les travailleurs et remises en fonctionnement sous statut coopératif, un nombre freiné notamment par les difficultés liées au statut juridique des coopératives dans le droit espagnol, tout comme la quasi-absence de prévisions par rapport à la Loi d’adjudication. Plus que de la reprise d’entreprises, le recours croissant au coopérativisme vient de la part de beaucoup de chômeurs qui, devant la situation d’anomie productive et d’absence d’expectatives pour retrouver un emploi, recourent à la possibilité de capitaliser une prestation de licenciement pour créer des entreprises autogérées. Les exemples dans ce cas sont en effet pléthore : entre janvier et mars 2012, 223 nouvelles coopératives ont été créées dans l’Etat espagnol. Le chemin de l’autogestion commence à être de plus en plus courant…
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