FRONT UNI CONTRE L’ÉVASION FISCALE
Chaque année, 1 000 milliards d’euros sont perdus à cause de l’évasion et de la fraude fiscales dans les pays de l’Union européenne, soit l’équivalent du budget total de l’UE pour les sept années à venir. Pour les pays pauvres, et plus encore pour renflouer les caisses des pays riches asséchées par la crise, l’agenda du G8 à Lough Erne valait son pesant d’or. Une « déclaration de Lough Erne » en dix points a été adoptée, qui prévoit notamment que les administrations fiscales à travers le monde devraient automatiquement partager l’information pour combattre le fléau de l’évasion fiscale. L’engagement du sommet doit aboutir à ce que ceux qui veulent échapper à l’impôt n’aient nulle part où aller. L’enthousiasme est plus tempéré du côté des organisations non gouvernementales qui suivent ce dossier pas à pas, parfois depuis de longues années. Les ONG regrettent surtout que le G8 n’ait pu s’entendre sur la création de registres ouverts au public, qui permettraient de tracer les sociétés-écrans profitant des failles du système pour échapper à l’impôt. Et puis, de la déclaration du G8 à sa mise en pratique, du temps s’écoulera, que les fraudeurs pourront mettre à profit pour inventer de nouvelles combines… Les efforts convergent toutefois, au G8, au G20, au sein de l’UE ou encore à l’OCDE, pour progresser en la matière. Les révélations des offshore Leaks” (les fuites relatives aux placements extraterritoriaux, résultat d’une longue enquête menée par un réseau international de journalistes) et l’impécuniosité des finances publiques sont passées par là. Si l’initiative aboutissait à des règles contraignantes, cela permettrait, espère-t-on du côté des ONG, de voir où part l’argent, s’il est évacué aux îles Cayman par des procédés plus ou moins légaux par les entreprises, ou plutôt dans les poches de dirigeants politiques locaux corrompus.
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