LA CONCEPTION UNIVERSELLE, POUR DES SERVICES ET TERRITOIRES ADAPTÉS À TOUS ?
Défendant la conception universelle, Design for all, fondation de veille et d’accompagnement des entreprises et des institutions publiques sur les enjeux d’accessibilité, invite à redéfinir la notion d’accessibilité, non comme un problème spécifique pour certains usagers mais comme un enjeu pour tous. Dans cette perspective, on parle moins de personnes handicapées, que d’espaces handicapants, et la conception universelle est une terminologie davantage utilisée par les spécialistes, qui du point de vue de l’aménageur, vise à répondre à cet enjeu. Penser l’accessibilité comme un droit universel, et non comme un enjeu spécifique, permet, techniquement, de se poser les bonnes questions et de tenir compte de l’ensemble des usagers au lieu de segmenter l’offre. Elle utilise les principes de la conception universelle comme fer de lance de l’élargissement des droits de l’Homme (droit à la libre expression, à la circulation, au travail, au loisir, à la sécurité, etc.), et invite à une autre vision du handicap : par exemple, si la NASA choisissait des astronautes paraplégiques, l’efficacité au travail dans l’espace serait largement meilleure car ils économiseraient le temps passé à s’exercer pour garder la force de leurs jambes. Des plateformes émergent pour favoriser les interactions entre le public et les designers, par exemple, les « Livings Labs », expérimentations multi-partenariales de services, d’outils ou de nouveaux usages qui permettent l’échange et la co-conception, et qui peuvent servir, comme à Barcelone, pour que les enfants expliquent aux designers comment la ville doit être pour eux. La conception universelle vise ainsi à permettre de faire émerger des solutions intuitives, adaptées au mieux à un territoire et à l’ensemble de ses usagers.
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