LA POLITISATION DE LA COMMISSION EUROPÉENNE EN QUESTION
Le président du Parlement européen aimerait succéder à José Manuel Barroso à la tête de la Commission. Il fonde sa campagne sur la politisation d’un poste qui devra échoir, selon lui, au chef de file du parti vainqueur. Une stratégie qui ne fait pas l’unanimité…Ce serait, pour lui, le meilleur moyen de combler une partie du déficit démocratique tant reproché à l’Union européenne, en permettant aux différentes familles de personnaliser la campagne, et la plupart des grands partis cherchent déjà des têtes de liste. D’un autre côté, si sur le papier le Parlement européen est censé élire le président de la Commission européenne, il le fait sur proposition des chefs d’Etat et de gouvernement, qui n’entendent pas partager leur prérogative. Et craignent de perdre la main face au Parlement européen.Pour d’autres, c’est au contraire au Conseil européen de piloter la succession de José Manuel Barroso, avec la crainte d’un clash entre les institutions si une personnalité parvenait à réunir une majorité au sein du prochain Parlement européen, mais pas au sein du Conseil européen, ou vice versa. Pas si évident donc. Marginalisé par la crise, gagnant de nouveaux pouvoirs pour mieux contrôler les Etats membres, l’exécutif européen pourrait voir redorer sa légitimité avec l’élection de son président à l’issue d’une campagne électorale pan-européenne. Cependant, le collège des commissaires est déjà une équipe multipartisane constituée en fonction des rapports de forces du moment en Europe, et des majorités dans chacun des Etats membres. Mais il est censé opérer dans la plus stricte neutralité. Or son indépendance et son impartialité ne manqueront pas d’être remises en question en cas de trop forte politisation…
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