LES ESPACES VERTS ET JARDINS BIENTÔT SANS PESTICIDES
Première utilisatrice de pesticides au niveau européen, troisième à l’échelle mondiale, la France détient un triste palmarès. Aujourd’hui, l’agriculture représente 90 % de l’utilisation des pesticides. Les 5 à 10 % restants sont utilisés par les collectivités territoriales qui épandent des herbicides sur leurs espaces verts et par les particuliers pour leurs jardins. Ces usages non agricoles des pesticides représentent environ 10 000 tonnes chaque année, avec des impacts sur l’eau loin d’être négligeables. Or un texte nouvellement adopté prévoit l’interdiction, en 2020, de l’utilisation des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles au public. Ce qui aujourd’hui paraît largement possible, puisque 10 % des 36 000 communes françaises approchent le zéro phyto, un chiffre montant même à 60 % pour les communes de plus de 50 000 habitants. La vente de pesticides « pour un usage non professionnel » – c’est à dire dans les jardineries et grandes surfaces – à destination des particuliers, sera également interdite à partir de 2022. Un pas a déjà été franchi dans les rayons des magasins Leclerc en Bretagne qui pourra peut-être faire tâche d’huile. De quoi présumer une dynamique plus importante que celle suite au Grenelle de l’environnement, dont le plan national Ecophyto (qui prévoyait de réduire de 50 % les pesticides entre 2008 et 2018) a été abandonné (on a assisté à une augmentation de 2,7 % entre 2008 et 2011).
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