LES ONDES SUR LA SELLETTE
Peu de gens en parlent et, pourtant, la radio numérique terrestre (RNT) est à la radio ce que la TNT est à la télé. Soit une petite révolution technologique. En ville, où la bande FM est saturée, elle permettrait de créer de nouvelles stations, en multipliant leur nombre par quatre. À la campagne, cette technologie pourrait élargir l’offre radiophonique, souvent bien pauvre. Oui, mais voilà, cette évolution risque de ne jamais voir le jour en France…Il faut dire que les patrons des grandes radios commerciales traînent des pieds, préférant lorgner sur l’Internet mobile. Ce dernier permet en effet une traçabilité des auditeurs-internautes (via les adresses IP, sortes de cartes d’identité numérique), avec ventes aux enchères instantanées des écrans pubs, des publicités absolument adaptées à chacun, et dialogue avec votre (futur) portefeuille électronique. Grâce à la géolocalisation, on peut même savoir où les internautes se trouvent. Un jour, on saura tout d’eux. Alors, pourquoi mettre en place la RNT, alors qu’Internet apporte tellement d’avantages financiers? La RNT, c’est pourtant le nirvana pour le service public : vous avez la gratuité, vous avez l’anonymat, vous avez la garantie qu’on va transporter vos produits. Ce qui n’est pas le cas si vous avez affaire à un opérateur télécom, car écouter la radio sur un smartphone, cela pompe de la bande passante, le tout pour le plus grand bonheur des opérateurs de téléphonie: SFR, Bouygues et Orange. Pour les plus optimistes, il est quand même évident que la RNT émergera un jour, pour eux la multiplication de l’offre est inéluctable, il n’y aura pas de formidable cadeau aux géants de l’Internet…
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