UN SAMU DE L’ENVIRONNEMENT POUR DÉTECTER LES POLLUTIONS

Une rivière pas très nette ? Une allergie suspecte ? Pas de panique, le « Samu de l’environnement » est là. Cette camionnette est un laboratoire mobile conçu pour permettre à une équipe d’experts d’intervenir dans un périmètre de 100 km autour de Strasbourg en cas de pollution présumée. Sur place, l’équipe réalise des analyses et donne rapidement des consignes aux riverains et aux éventuels secouristes. Le Samu de l’Environnement, qui a un référent pour chaque élément (eau, air et sol) reçoit presque un appel par jour, et fait gagner en efficacité le centre antipoison de l’hôpital. Parfois, les personnes cherchent simplement à être rassurées. D’autres fois, il s’agit de prouver une pollution, même si les graves pollutions dans le Rhin ne représentent qu’une partie des activités du Samu. Beaucoup d’appels viennent des médecins, pour qui ils peuvent par exemple détecter une pollution de l’intérieur causée par la peinture dans un bureau. L’adhésion (de 10 € par an pour les particuliers, 40 € pour les entreprises de moins de 40 salariés et 80 € pour les autres) incite à enquêter sur des soupçons de pollutions moins évidentes, comme celles des sols, notamment pour les particuliers pour qui les bureaux d’études gonflent les devis. Le SAMU est la résultat d’un partenariat entre structures, les salariés travaillant pour la Fédération du Haut-Rhin pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, le Jardin de la Montagne Verte (jardin d’insertion membre du réseau Cocagne en biodynamie, qui a réalisé un diagnostic de tous ses terrains et fait désormais régulièrement appel au Samu avant chaque nouvelle acquisition) et Habitat Santé Environnement, un cabinet d’études spécialisé en pollution intérieure et qui abrite la cellule air du Samu de l’Environnement. En projet, la volonté de créer des passerelles entre le Samu et l’insertion par l’activité économique en formant des personnes en insertion à l’utilisation des mallettes, véritables postes de « sentinelles de l’environnement ». Avec, comme premier pas, un module de formation “sentinelle” désormais inclus dans la formation pour devenir garde-pêche assermenté. Un aperçu du possible avenir du Samu de l’environnement et une manière de démocratiser les sciences de l’environnement. Déjà d’autres antennes du Samu ont vu le jour, en Nord-Pas-de-Calais, Centre et Bretagne, et le concept s’exporte même à Dakar …

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